Aix - Le Grandcher
1997
Moyen Age et Moderne
Patrice CONTE
Première campagne d’un nouveau programme bisannuel faisant suite à un précédent programme (1994-1996), l’opération de 1997 menée sur ce site d’habitat médiéval déserté a porté d’une part sur l’aire principale d’habitat, d’autre part sur un ensemble de structures isolées établies à une centaine de mètres, sur le versant opposé du vallon, au nord.
Pour ce qui concerne l’habitat principal, l’effort a porté sur les abords des bâtiments résidentiels et d’exploitation fouillés lors des précédentes campagnes et sur plusieurs vastes anomalies de terrain situées au sud-est de la partie centrale de l’habitat.
La fouille des secteurs externes aux bâtiments a permis de préciser le mode d’organisation de l’habitat en montrant qu’un espace large d’environ 3 mètres avait été préservé afin de servir de zone de circulation entre les deux corps principaux de bâtiments, le four et les annexes situées au sud-est. [ensemble ainsi constitué était délimité à l’ouest et au sud par une clôture à laquelle était associée un mur rudimentaire. On notera que ces espaces de circulation ont dû être régulièrement entretenus comme le laisse penser la rareté du mobilier archéologique découvert.
Deux nouvelles fosses-silos ont également été étudiées cette année, elles complètent la série de 7 structures de ce type que l’on peut rattacher, au moins pour plusieurs d’entre elles, à la première phase d’occupation médiévale du site.
Les décapages ou sondages réalisés au sud-ouest n’ont pas livré de traces de bâtiments. Ils révèlent en revanche l’existence de zones aménagées et de structures diverses sol rocheux nivelé, bordé par des murets plus ou moins organisés séparant les espaces entre eux, accumulations de pierres et de terre... l'ensemble de ces vestiges évoque la présence de plusieurs annexes dans ce secteur jardin, enclos, pacage de proximité. A quelques dizaines de mètres plus au sud, un tertre allongé d’une douzaine de mètres de long a fait l’objet d’une reconnaissance ponctuelle. On reste réservé quant à sa fonction, mais le sondage réalisé permet de penser qu’il s’agit probablement d’un simple tas d’épierrement (ou d’attente pour une construction ?). Les témoins céramiques recueillis, au cœur du monument, suggèrent en tous cas, un aménagement médiéval, contemporain de l’habitat.
Enfin, une première série de datations dendrochronologiques (B. Szepertyski) a complété, cette année, les datations déjà obtenues par mesure 140 en montrant le caractère tardif (fin XIVe s.- XVe s.) de l’un des deux corps de bâtiment de l’aire principale. Les analyses de macro-restes végétaux et de coprolithes (A. Bouchette) viennent également apporter de nouvelles informations sur l’environnement du site, en particulier sur les problèmes de stabulation, de fourrage et de culture de certaines céréales.
De l’autre côté du vallon, la fouille partielle d’une vaste structure a permis de mettre au jour une grande partie d’un nouveau bâtiment de 26 m. de long sur 11 m. de large. Cet édifice représente un cas unique de plan ni entièrement quadrangulaire, ni véritablement absidial puisque le mur pignon dégagé lors de la présente campagne affecte un tracé courbe entre deux murs gouttereaux linéaires. Ce long bâtiment paraît succéder à un premier édifice, de taille inférieure semble-t-il, dont un seul mur a été pour l’instant repéré.
Les traces d’occupation sont extrêmement ténues et le mobilier archéologique rare, mais les quelques tessons découverts sous les effondrements des murs permettent toutefois d’émettre l’hypothèse d’une création synchrone au site principal, probablement dans la dernière phase d’occupation de celui-ci, vers l’extrême fin du XIVe s. ou au cours du XVe s. Il est en revanche probable que ce bâtiment d’exploitation agricole (grange-étable ?) ait été réutilisé au cours des XVI - XVIIe s., après l’abandon définitif de l’habitat, au profit du hameau actuel du Grandcher, situé quelques centaines de mètres plus à l’est. Dans le même secteur, plusieurs autres structures fossilisées ont été identifiées chemin, limite parcellaires, fossé..
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Darnac, Thiat, Oradour-Saint-Genest et Bussière-Poitevine
1997
Prospection-inventaire
Thierry MESMIN
La prospection inventaire de 1997 continue le travail de recherche engagé en 1996 au Nord-Ouest de la Basse-Marche sur trois communes Darnac, Thiat, Oradour-St-Genest et qui a été étendu à Bussière-Poitevine, commune limitrophe.
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Darnac 2593 ha bordée par la Gartempe et la Brame avec le site du château de la Côte au Chapt, siècle
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Thiat: 1135 ha bordée par la Gartempe et la Brame, industrie de potiers aujourd’hui totalement disparue.
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Oradour-St-Genest 3790 ha traversée par la Brame avec le site du château de la Perrière, XIVe siècle.
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Bussière-Poitevine 4108 ha bordée par la Gartempe sur 12,5 km avec les châteaux de Busseroles, XVe s., Lavaud, XVe s., et la ferme du Defend, XVIe s.
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La prospection a consisté à faire le dépouillement des états de sections des quatre communes Thiat 1861, Darnac 1839, Oradour-St-Genest 1839, Bussière-Poitevine 1826. La microtoponymie a orienté en partie la prospection au sol.
Le ramassage sur labours ne s’est fait que sur des sites découverts en 1996 afin de mieux cerner leurs origines. Une autre forme de prospection a été développée l’enquête orale est certainement de loin la plus riche en découvertes. La plupart des sites de 1997 ont été découverts de cette façon. Simultanément la prospection aérienne s’est poursuivie et a révélé 3 sites.
Au total 41 sites ont été répertoriés dont 32 nouveaux, 5 compléments d’informations, 2 vérifiés et 2 non vérifiés. Sur Bussière-Poitevine, 26 sites ont été répertoriés.
La deuxième campagne de prospection s’est révélée aussi riche que la précédente en sites oubliés et inconnus. Après deux années de prospection on peut affirmer qu’une recherche peut être fine en combinant à la fois dépouillement des états de sections, enquêtes orales, ramassage sur labours et archives. Un suivi de 6 à 7 années serait beaucoup plus complet.
Rilhac-Lastours - Lastours, motte Sainte-Marguerite
1997
Moyen Age
Patrice CONTE
Structure castrale associée au puissant lignage des Lastours, cette motte principale possède la particularité, après son abandon au profit du château actuel situé à environ 300 m, d’avoir accueilli à son sommet, depuis le XVe s., une église dédiée à sainte-Marguerite.
Les parcelles contiguës à l’édifice castral font actuellement l’objet d’un projet de création d’un "jardin médiéval". C’est dans le cadre des premiers travaux de ce projet qu’une surveillance archéologique a été menée lors du creusement de trois fosses aux abords de la motte. Malgré de mauvaises conditions de réalisation, l’opération a cependant permis d’effectuer quelques observations sur l’environnement immédiat de cet important ouvrage de terre, observations archéologiques qui furent complétées par un diagnostic pédologique (Ph. Allée).
Les deux premières fosses, jointives et aménagées au pied même de l’édifice, ont livré un important dépôt organo-minéral gris où quelques tessons du Bas Moyen Age ont été découverts. Ce dépôt s’appuie, côté motte, sur un remblai pierreux malheureusement simplement entre aperçu du fait de la remontée rapide de l’eau dans ces deux fosses. Ces données paraissent conforter l’hypothèse d’un fossé à la base de la construction, au moins sur un quart de sa circonférence. Le comblement de ce fossé pourrait avoir eu lieu au moment de l’édification de l’église sur l’ancienne plate-forme castrale. En revanche l’idée parfois avancée d’une création de la motte au cœur d’un marécage n’est absolument pas confortée par les observations géomorphologiques et archéologiques, il semblerait, au contraire, que ce soit l’implantation de cet important tertre en tête de vallon qui ait favorisé le développement d’une zone de mouillère dans le secteur.
Le troisième bassin, a été créé à environ 30 m de la base du monument, en contre-haut des deux premières fosses. L'image stratigraphique est nettement différente de la précédente, faisant apparaître dans un angle une partie d’une structure archéologique à environ 0,40 m de profondeur. Cette dernière contenait dans son comblement des nodules de terre cuite (torchis ?) associés à de la terre cendreuse. L'identification de ce vestige reste incertaine, il pourrait éventuellement s’agir d’un trou de poteau, voire d’une structure plus vaste. Cette découverte ainsi que l’horizon stratigraphique qui lui est associé doivent probablement être mis en relation avec un habitat actuellement fossilisé.
La même coupe de terrain révèle, cette fois-ci à plus d’un mètre de profondeur, un autre niveau archéologique matérialisé par un dépôt de charbons de bois. Il est donc manifeste que la vaste zone s’étendant à l’ouest de la motte a fait l’objet d’aménagements importants et successifs qui pourraient correspondre à l’emplacement d’une basse-cour ou à l’implantation du premier village castral comme en témoigne également le tracé du parcellaire ancien.
Une datation C14 sera réalisée sur le niveau anthropique profond afin de tenter de préciser la chronologie des aménagements repérés parallèlement, un relevé topographique de l’ensemble de la motte et des parcelles contiguës complétera la documentation de cet important site castral où la surveillance archéologique des travaux liés au jardin médiéval sera poursuivie.
Limoges - Rue Vigne de Fer
1997
Moyen Age
Bernard POUSTHOMIS, Jean-Claude GRANY
Le Crédit Immobilier du Limousin envisageant la démolition d’un ensemble de bâtiments situés à l’angle de la rue Vigne-de-Fer et de la place du Poids-Public (parcelles 409, 410, 411 et 414), le service régional de l’archéologie a prescrit l’étude préalable de l’un des deux réseaux de caves situés sous ces immeubles (parcelle 414).
Ce réseau, creusé dans un terrain gneissique, est constitué de deux étages orientés nord-sud (L = 19 m ; l = 8 m, H 1er niveau = 4,25 m ; H 2ème niveau = 3 m). La construction emploie largement des blocs éclatés de schiste, et à un degré moindre de granite, pour constituer des maçonneries en appareil irrégulier. Le schiste seul est mis en oeuvre pour les voûtes et les arcs de décharge, en dalles disposées de chant. Les piliers, une colonne et certains chaînages utilisent exclusivement le granite taillé.
L’analyse du bâti a permis d’établir une chronologie de l’édifice que trois sondages archéologiques viennent préciser. Mail il faut avouer notre ignorance quant à la datation précise des diverses phases de la construction.
Les données sur les premiers temps de l’édifice et son occupation sont lacunaires. Une simple tête de mur au niveau inférieur illustre la phase la plus ancienne connue, qu’aucun élément archéologique ne permet de dater. La mise en place du plan général actuel s’effectue dans les limites du parcellaire ancien (antérieur à l’incendie de 1790 qui a entraîné le remodelage du quartier). Les élévations ont été reconnues avec la construction des parois périmètriques, sur arcs de décharge au niveau inférieur et en murs pleins au niveau supérieur. Les deux étages de cave sont alors divisés par un plancher portant sur des corbeaux. Du côté de la place du Poids-Public, au 2ème sous-sol, deux passages sont aménagés, probablement pour conduire à des caves adjacentes, sous la rue. Le 1er sous-sol prenait le jour par un soupirail, au nord. Un escalier sur arc rampant est assez rapidement rapporté contre la paroi est. Mais l’on ne peut situer plus précisément qu’au Bas Moyen Age ou à l’époque moderne ces aménagements. En effet, une importante campagne de travaux, au XVIe ou paraît avoir détruit les sols anciens du niveau inférieur par un sur-creusement du substrat.
Ces travaux sont marqués par le voûtement des caves, en berceau au 1er niveau et en voûtes d’arêtes au second, et la construction d’un escalier au sud. La qualité des aménagements, l’ampleur donnée à l’escalier et le soin apporté à la taille des nouveaux supports traduisent une volonté ostentatoire. On peut supposer que désormais ces caves ne sont plus de simples locaux utilitaires mais sont destinés à être vus. Elles ouvraient à la fois sur la place du Poids du Roi - au moins pour l’éclairage - et à l’arrière sur un passage communicant avec la rue Vigne-de-Fer. Il n’est pas exclu que le niveau inférieur ait été relié à d’autres caves, à l’ouest et au nord. Le mobilier archéologique, trop rare, relatif à cette phase tend à une fourchette chronologique du XVIe ou XVIIe s. pour ces transformations. La taille des moellons, le style des piliers du grand escalier sud et la monumentalité de ce même escalier ne démentent pas cette datation. Durant cette période et suivant le même style, une série de piles carrées montant de fond est rapportée pour supporter une charge nouvelle située au rez-de-chaussée. Les lieux semblent exploités en l’état jusqu’à la fin du XVIIIe s., après quoi les caves sont progressivement transformées en débarras ou en réserve à charbon jusqu’à devenir, aujourd’hui, un dépotoir.
Les vastes proportions et la qualité du bâti ne peuvent être liées à un simple usage de remise. Il faut probablement y voir un espace lié à la vocation commerciale du quartier, connue dès le XIIe ou le XIIIe s. L'aspect ostentatoire de l’édifice, marqué au XVIe ou au XVIIe s. par le voûtement et la construction d’un escalier monumental, accroît à cette période l’idée de volumes faits pour être visités. Malheureusement, on ignore à peu près tout du bâtiment qui surmontait ces caves. Il appartenait à un aubergiste lors de sa destruction en 1790, dans l’incendie qui a ravagé près du tiers de la ville, et était composé d’un rez-de-chaussée et de deux étages sous grenier.
Limoges - Rue de la Loi, rue des Grandes Pousses
1997
Moyen Age
Dominique DUSSOT (SRA)
La Mairie de Limoges a déposé plusieurs permis de démolir concernant le quartier appelé les Grandes-Pousses. Ce secteur de la ville est concerné par une Zone d’Aménagement Concertée (Z.A.C). Le principe des expertises archéologiques est lié à l’existence d’un réseau souterrain de caves important et complexe construit dès le Moyen Age.
L’évaluation a été conduite sous forme de tranchées destructrices à l’aide d’une pelle mécanique. Elle a permis de mettre au jour plusieurs réseaux souterrains, certains étant déjà connus (plans précis de l’association ARCHEA, plans imprécis des archives municipales datant de la défense passive), d’autres inédits. Au moins deux puits à eau ont été dégagés, l’un d’eux a été relevé en plan et en coupe.
Les cavités accessibles sans danger ont été visitées afin de confronter les données documentaires au terrain, d’envisager l’état sanitaire des monuments et d’effectuer quelques relevés sommaires. Deux caves anciennes et comblées ont été repérées dans l’une des tranchées, côté rue de la Loi. Un puits d’environ 12 m. de profondeur, encore en eau au moment de sa découverte a été localisé. Il a fait l’objet d’un relevé en coupe. Ce puits est creusé dans le substrat rocheux à partir de -2.50 m, de cette profondeur à la surface il est maçonné. Aucun mobilier, hormis la dalle de recouvrement en granite, n’a été découvert dans cette partie de la tranchée.
Une cave en premier niveau de sous-sol, comblée de matériaux d’effondrement, s’étend jusque sous le trottoir de la rue de la Loi. Un second puits maçonné, de section carrée, mais qui ne paraît pas ancien, a été mis au jour le long de cette même rue. En tout état de cause, il a été utilisé comme conduit de cheminée. Un puits cylindrique, aménagé dans le rocher, donne accès à une vaste salle souterraine dont la profondeur est estimée à 7 m. Cette salle est murée à l’extrémité opposée à l’accès un départ obturé par des remblais témoigne d’un prolongement parallèle à la rue de la Loi.
A l’angle des rues de la Loi et des Grandes-Pousses, les travaux ont effondré la voûte d’un ensemble souterrain assez complexe, comprenant plusieurs éléments. Cette cavité est celle cartographiée par la "défense passive". Dans l’état actuel, le plan correspond à la cavité visible, à quelques différences d’orientation et de dimensions près. Seules deux salles disposées dans le prolongement l’une de l’autre sont visitables, les autres étant condamnées soit par des murages, soit détruites ou remblayées. Ce réseau se situe à une profondeur évaluée entre 7 et 9 m.
Au centre de l’espace ont été rencontrés deux types de vestiges différents :
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un puits, en grande partie déjà détruit par la démolition ;
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un effondrement de voûte, donnant accès à une vaste salle très vite comblée côté rue des Grandes-Pousses. La position et les dimensions de cette salle semblent correspondre avec un réseau connu et dont la cartographie nous a été communiquée par l’équipe ARCHEA (n°18, rue des Gds-Pousses, parcelle 319). Les restes enterrés de cette salle doivent donc exister entre l’effondrement actuel et la rue.
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Un effondrement donne aujourd’hui accès à un autre réseau en grande partie comblé, constitué d’une très longue salle se développant depuis la rue dans la parcelle 322.
Compte-tenu du caractère particulièrement instable des terres de comblement et des structures encore en place, le S.R.A. n’envisage pas de faire conduire une fouille à cet emplacement.
Saint-Léonard-de-Noblat - Boulevard Barbusse, rue G.-Perrin
1997
Moyen Age et Moderne
Patrice CONTE
Dans le cadre d’un projet de réhabilitation d’un immeuble communal, une opération préventive a porté sur une cour, située à l’arrière d’une maison donnant sur la rue G.-Perrin (ancienne rue médiévale Aumoniére). Les vestiges découverts lors de cette opération sont essentiellement des structures creusées, l’ensemble du secteur ayant fait l’objet d’une importante restructuration à une période récente (XVIIIe s.).
Un puits cylindrique creusé dans le rocher et équipé d’emmarchements latéraux a pu être fouillé sur une profondeur de 5m jusqu’à l’apparition d’une nappe d’eau interdisant la poursuite du dégagement. Le comblement de la structure est constitué de gravier altéritique sur l’ensemble de la hauteur dégagée. Les quelques fragments de faïence décorée découverts dans le remplissage permettent de situer la condamnation du puits au cours du XVIIIe s.
Le décapage partiel de la zone centrale de la cour a permis de montrer qu’une bande de rocher, haute d’environ 0,40 m et large de 2 m occupe le centre de l’espace sur les deux tiers de la longueur de la parcelle. Ce curieux aménagement, auquel n’est rattaché aucun niveau archéologique, pourrait correspondre à une ancienne limite parcellaire, partiellement conservée.
Une série d’observations sur la structure et l’architecture du bâtiment actuel situé côté rue G. Perrin permettent d’ailleurs de confirmer sa partition originelle en deux édifices distincts et accolés la "banquette" rocheuse découverte en fouille marquerait ainsi la séparation des arrières-cours de ces deux maisons. Ultime aménagement reconnu dans ce secteur, un canal creusé dans le rocher sur environ 5 m de long, affectant un profil en « u », dans lequel a été découvert un rare mobilier de faïence et de verre datable également du XVIIIe s.
Côté boulevard Barbusse, le sondage a mis au jour sur 2,20 m de long un segment de muraille d’un mètre de large. Curieusement ce massif de maçonnerie est édifié, dans ce secteur, sur un remblai établi sur la pente d’une sorte d’escarpe rocheuse qui pourrait éventuellement correspondre au flanc d’un fossé. Aucun élément pertinent de datation ne vient, malheureusement, éclairer cette intéressante découverte effectuée dans une zone où les textes témoignent de l’ancienneté des défenses de la cité médiévale sous la double forme d’un fossé et d’une enceinte. Rien n’exclut, en l’état actuel des recherches, d’assimiler ces éléments archéologiques inédits au système défensif médiéval mais l’on peut, tout autant, les associer, ne serait-ce qu’à titre d’hypothèse, à une phase de "refortification" du début de l’époque moderne que certaines sources écrites évoquent également.
Il faut espérer de futures découvertes archéologiques dans ce secteur de la ville pour préciser à la fois les différentes phases de la topographie défensive de la cité et leur chronologie.
Saint-Léonard-de-Noblat - Rue Salengro
1997
Moyen Age et Moderne
Patrice CONTE
En 1996, une première opération de sauvetage urgent avait porté sur une partie de la place de la collégiale (Ouest de l’édifice) et les parties des rues D. Lamazière et R. Salengro donnant sur cette place. La fouille avait ici révélé un ensemble inédit d’aménagements médiévaux (nécropole, aqueduc, niveaux de voirie, maçonneries... (cf. Bilan Scientifique 1996, p.45-46).
L’achèvement des travaux de la nouvelle bibliothèque, en 1997, a permis de prolonger les investigations sous forme d’une évaluation du potentiel archéologique de ce quartier de la ville médiévale. La reconnaissance a été limitée, pour l’instant, à l’emprise de la rue Salengro dont le revêtement devait être remanié.
L’un des objectifs de cette opération, au-delà d’une meilleure gestion du patrimoine archéologique voulue conjointement par la municipalité de Saint-Léonard-de-Noblat et le Service régional de l’Archéologie, était de vérifier l’éventuelle continuité et, si possible, d’identifier les vestiges d’une imposante maçonnerie d’environ 2 m. de large dont un segment avait été repéré en 1996 sur une longueur de 5 m. En effet, si le secteur est connu pour avoir accueilli vers l’est des bâtiments conventuels et, plus près (Place D.-Dussoubs), les anciennes chapelles Saint-Michel et Saint-Jérôme ainsi que certains bâtiments de la confrérie des Pénitents Bleus, le mur découvert se situerait hors de l’extension présumée de ces différents édifices.
La fouille menée en 1997 sous l’emprise de la voirie actuelle sur une longueur de 26 m pour une largeur moyenne de 2,5 m a permis de confirmer le développement vers le sud du mur sur une longueur totale de 16 m. Après un changement de direction vers l’Est, un mur de module comparable a été partiellement dégagé sur 10 m de long, encore une fois sous l’emprise de l’actuelle rue Salengro, face à l’ancien couvent des Filles-Notre-Dame. Malgré le passage de nombreuses conduites enterrées qui ont perturbé la stratigraphie du secteur, un retour d’angle de ce second mur suggère désormais l’existence d’un vaste bâtiment dont seraient conservés au moins deux côtés. Un essai de restitution permet d’évoquer un édifice de plan quadrangulaire (quadrilatère irrégulier) d’une superficie totale d’environ 160 m2(superficie interne évaluée autour de 90 m2).
La fonction et l’origine de cette vaste bâtisse restent encore incertaines. En effet, les stratigraphies perturbées de ce secteur ne permettent pas encore de proposer une datation pour cette construction dont l’espace interne et deux murs sont encore méconnus. De plus, les données écrites aujourd’hui disponibles ne semblent pas mentionner l’existence d’un monument de cette importance dans ce secteur de la ville. En revanche, la présence, attestée par plusieurs mentions, du castrum de l’évêque aux abords méridionaux de la collégiale amène à se demander si le bâtiment découvert, dont le plan évoque celui d’une ‘tour-salle", ne pourrait en constituer l’un des éléments fortifié. La question reste donc entière pour l’instant et repose à la fois sur un examen approfondi des sources écrites ou dessinées disponibles et sur la poursuite des recherches de terrain.
Les recherches ont également permis de repérer une nouvelle sépulture médiévale, juste devant l’angle du bâtiment dans un secteur où jusqu’ici aucune nécropole n’était attestée ainsi que plusieurs niveaux de voirie que l’on situe entre le Moyen Age et la période moderne. Pour cette dernière période (XVl~XVlle s.), la découverte de fragments de creusets, scories, fragments de petits objets sont autant d’indices de la proximité d’un artisanat de métallurgie du cuivre déjà attesté à Saint-Léonard par les textes de la fin du Moyen Age. Enfin, on notera la découverte d’un nouveau mur, appuyé sur les précédents mais interrompant cette fois-ci des niveaux médiévaux plus anciens contenant deux foyers en limite de fouille.
Vue plongeante des vestiges découverts sous la rue Salengro. Les murs épais appartiennent au bâtiment quadrangulaire (le retour se situe sous la canalisation). A l’angle extérieur du mur, le sondage ayant livré une sépulture.
La poursuite des sondages de reconnaissance, voire une extension des fouilles sont envisagées en fonction des projets d’aménagements qui devraient toucher ce secteur urbain.
Saint-Rémy - Corrèze
1997
Prospection-inventaire
Fabrice BENVENUTI
Cette première année de prospection-inventaire fait suite aux travaux de Simon Louradour. En effet, après ses recherches sur l’ensemble du canton d’Eygurande, la prospection va être entreprise sur notamment deux cantons voisins : Sornac et La Courtine.
La première commune examinée est celle de Saint-Rémy. Elle se trouve sur l’axe sud-nord d’Ussel - La Courtine, qui la traverse en son milieu. Cet itinéraire daterait de l’époque gauloise. Une deuxième route parcourt son territoire d’est en ouest, reliant Sornac à Eygurande. Celui-ci reliait, à l’origine, la paroisse de Bellechassagne, chef-lieu d’une ancienne commanderie, et Châteauvert, chef-lieu de baronnie.
La prospection a été réalisée sur le terrain, par le contact avec la population locale et l’arpentement direct, mais également par des recherches sur des documents et des archives historiques.
Sur les neuf sites déjà inventoriés, trois n’ont pu être vérifiés. Onze nouveaux ont été trouvés. Ceci nous amène au chiffre de 20 sites recensés pour 17 vérifiés ou créés. Deux époques principales sont présentes. Il s’agit pour la première de la période gallo-romaine. Deux sites majeurs ont été repérés. L’un est celui de l’ancienne gare de Saint-Rémy Sornac, où sur une étendue de plusieurs hectares, ont été localisés trois éléments différents villa,nécropole, sanctuaire (ce dernier restant à définir). L’autre est celui du village de Fretillange, où se trouve une nécropole. Sur la colline qui surplombe ce site, des fragments de céramique gallo-romaine ont été trouvés, à proximité d’anciennes habitations. La présence d’une villa à cet emplacement est probable.
La deuxième époque est la période qui va du Moyen Age à la période révolutionnaire elle comprend huit sites. Le plus important d’entre eux est celui de Mirambel, où l’on trouve trois emplacements castraux, dont au moins un avec une motte. Enfin, si l’on exclut l’église, il reste sur le territoire de cette ancienne paroisse un château encore bâti, datant du XVIIe s., celui du Madiolet (anciennement Mas d’Iolet).
Verneuil-sur-Vienne - La Maillartre
1997
Moyen Age
Julien DENIS
En août 1997, un sondage a été opéré sur une structure fossoyée longue de 150 m et orientée Nord-Sud, située au cœur d’une zone de bois et de friches, à 300 m au Sud-Ouest du lieu-dit La Maillartre. Cette structure est composée d’un fossé (profond en moyenne de 1 m et large de 2,5 m), encadré par deux talus plus ou moins marqués selon l’état de conservation.
Ce fossé est mentionné en 1778 dans un arpentement du tènement du Mas Plancheix (appelé aussi Las Planchas) conservé aux Archives Départementales de la Haute-Vienne (1 F Arpentement / Verneuil-surVienne) et d’autres structures de ce type sont mentionnées sur la commune de Verneuil en tant que limites de ténement au XVIlle s. et sont alors plantées d’arbres. Ces fossés semblent déjà anciens au XVIIIe ~ et ceci paraît d’ailleurs devoir être confirmé par un texte de 1448 qui, faisant état de la matérialisation des limites du manse de La Vila deu Bost (Viallebost, Verneuil-sur-Vienne), mentionne, outre les ruisseaux et les chemins, des "termes" (c’est-à-dire, en français, des tertres). Les fossés-tertres correspondraient donc à des limites de manses conservées jusqu’à la fin du XVIIIe s. comme limites des ténements issus des anciens manses médiévaux. Il s’agit là, a priori, de structures d’origine médiévale.
A l’issue du sondage, il est possible de discerner trois séquences stratigraphiques. Il semble que dans un premier temps, le site a fait l’objet d’une mise culture, comme l’indique un paléosol situé juste sur le substrat rocheux. La seconde séquence concerne la création du fossé. Le substrat rocheux (ainsi que le paléosol) est excavé en deux fossés parallèles, larges de 80 cm et profonds de 40 cm. Entre chaque fossé est préservée une bande de rocher haute de 40 cm. Des apports de terre sont effectués de chaque côté pour former des tertres parallèles hauts de près de 1 m au moins. La structure apparaît alors comme un fossé « double », profond de 1,30 m, et bordé de tertres latéraux. Enfin, la troisième séquence correspond au comblement partiel de la structure.
Ce sondage a certes permis de percevoir la morphologie d’une de ces structures que l’on trouve associées aux limites de manses, cependant, les problèmes soulevés rendent les interrogations plus nombreuses qu’avant la fouille et la question de la datation de ce type de structure reste encore posée.