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Soudaine-Lavinadière - Prieuré et commanderie de Lavinadière

2008

Moyen Age - Moderne

Patrice CONTE

  

La campagne de 2008 marque la fin du programme triennal 2006-2008. Elle a porté pour partie sur les secteurs déjà ouverts à la fouille les années précé­dentes et sur des extensions dans plusieurs secteurs du site. Parallèlement, les études engagées les années précédentes (études paléoenvironnementales, paléométallurgiques, sources écrites...) ont été poursuivies. Enfin, l’étude de la commanderie hospi­talière des XVIIe et XVIIIe s. a pu être réalisée au cours de la présente campagne.

L’organisation du prieuré dans sa forme la plus récente est désormais bien connue et les zones fouillées en 2008 ont confirmé les hypothèses anté­rieures. Lors de cette phase (comprise entre le XVe s. et la première moitié du XVIIe s., phase III) le prieuré est entièrement rebâti et prend la forme d’une maison forte organisée autour de deux bâtiments rectangu­laires disposés au nord de l’église. La fouille de 2008 a permis de poursuivre le dégagement de l’espace interne et des abords immédiats de l’un des deux bâtiments (bât.2). Elle a mis en évidence la partition du rez-de-chaussée en plusieurs pièces utilitaires, la plus occidentale ayant une fonction domestique de cuisine. Plusieurs bâtiments en matériaux légers sont accolés le long des murs ouest et nord de ce logis. L’un d’eux (Bât 3) est un appentis à la structure de bois reposant sur des plots en pierre et limité par des restes de murs d’un état plus ancien (phase II). Deux dépotoirs contemporains de cette phase ont été en partie fouillés et ont livré un matériel céramique assez abondant associant marmites à pâte grise, cruches glaçurées de différents modules et frag­ments de céramiques à pâte mince et blanche recouvertes de glaçure verte. L’étude en cours de ce mobilier tendrait à le situer chronologiquement entre la seconde moitié du XIVe s. et le début du XVe s.

Au sud-ouest de la fouille, un nouveau segment de mur a été dégagé entre le bâtiment 2 et l’église. Largement touchée par les récupérations de pierres après l’abandon du site, cette construction n’est pour l’instant connue que sur un court segment ; il est donc trop tôt pour en préciser la fonction (mur de clôture de la cour du prieuré étudiée les années précédentes ou nouveau bâtiment inédit ?).

 

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Vue générale depuis l'Est

 

Vers l’est du site, le principal vestige en cours d’étude est le fossé qui complète les aménagements défen­sifs adoptés lors de la phase III. L’extrémité de celui-ci a été atteinte vers le nord, quelques mètres avant la limite du versant du vallon qui marque l’extrémité du site dans cette direction. Comme pour la partie cen­trale du fossé, le flanc de son extrémité est habillé par une maçonnerie de pierres. Par ailleurs, quelques mètres plus loin, un sondage réalisé à l’articulation de la pente du versant a mis au jour un creusement parallèle au rebord qui pourrait également être lié à la délimitation de l’enclos prioral.

La découverte la plus significative de la campagne dans la partie orientale du site reste celle d’une partie d’un long bâtiment rectangulaire, antérieur à la phase III lors de laquelle l’aménagement du fossé a littéra­lement sectionné et fait disparaître près d’un tiers de l’édifice. Ce dernier bâtiment (Bât A), à l’orientation décalée par rapport aux autres constructions étu­diées jusqu’ici et en particulier l’église, pourrait être, sous réserve de l’achèvement de sa fouille, le bâti­ment principal du premier prieuré (Phase II). La partie reconnue en 2008 correspond à une pièce de rez-de-chaussée située plus bas que la partie occidentale identifiée les années précédentes. Un accès prolongé par un escalier reliait initialement les deux espaces, la partie orientale possédant toutefois une entrée indépendante au nord ouverte dans le mur goutte­reau. Bien qu’une faible surface ait été étudiée à l’intérieur de la pièce lors de la présente fouille, plu­sieurs aménagements architecturaux sont encore conservés et ont pu être étudiés : la porte évoquée précédemment dont subsistent les bases des pié­droits internes équipés de feuillures et, de part et d’autre de la porte, les bases de deux baies ébrasées qui servaient à éclairer ce qui semble être une cave ou un cellier semi-enterré. Plusieurs éléments lapi­daires appartiennent aux structures architecturales précédentes mais aussi probablement à l’étage disparu du bâtiment. On notera d’ailleurs la présence, parmi ces épaves lapidaires, d’un bloc portant gravée la croix patriarcale, insigne de l’ordre du Saint-Sépulcre, bloc qui devait orner la façade septentrionale de l’édifice.

Un sondage de quelques mètres carrés à la base de l’escalier intérieur montre qu’avant son abandon et son comblement définitif lors du creusement du fossé, la pièce a servi de dépotoir dans lequel on a recueilli de nombreuses scories métalliques et de la vaisselle céramique qui semble appartenir à des formes du XVe s. assez rarement identifiées régionalement (cruche, gourde-tonnelet...). On notera que l’analyse d’échantillons provenant de ces niveaux détritiques a révélé la présence de plusieurs céréales, actuellement en cours d’étude. Enfin, le début de la reconnaissance des niveaux extérieurs au bâtiment a révélé la présence d’une sépulture d’animal (boviné) qui a recoupé pour partie le pare­ment du pignon oriental du bâtiment. Aucun indice ne permet de dater cette tombe, sinon celui du constat de la postériorité du creusement de la fosse par rapport au mur médiéval. La tradition locale évoque ici un acte finalement assez récent de la première moitié du XXe s.

La dernière zone concernée par la fouille de 2008 est celle du cimetière du prieuré. L’objectif, restreint ici à une approche limitée de l’espace sépulcral, a cepen­dant permis d’étudier quatre nouvelles sépultures, dont certaines aménagées dans le rocher et munies de réserves céphaliques. L’extrême rareté du mobilier archéologique ne permet pas une datation de la période d’utilisation de ce cimetière. Toutefois, une donnée en chronologie relative est désormais dispo­nible puisque l’on a pu constater que certaines tombes sont recoupées par le fossé oriental de la phase III. Une série de mesures 14C est envisagée pour préciser la chronologie d’utilisation de ce cime­tière, peut-être désaffecté au moment de la dernière phase d’occupation du prieuré.

Parallèlement aux travaux de fouille, la campagne 2008 a également été mise à profit pour mener l’étude d’un bâtiment ancien situé dans le village de Lavinadière à une centaine de mètres au sud-ouest du site. La réalisation du plan du bâtiment, l’analyse du bâti encore visible aujourd’hui et les données pro­venant des sources écrites permettent désormais de l’identifier comme étant le logis d’E. de Pradal, commandeur de la maison hospitalière de Lavinadière dans la seconde moitié du XVIIe s. Cet édifice à l’architecture modeste s’avère donc être celui qui a remplacé, jusqu’à la fin du XVIIIe s., l’établissement actuellement en cours de fouille.

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Saint-Jean-Ligoure - Castrum du Bas Châlucet

2008

Moyen Age

Patrice CONTE

  

En 2007-2008, la mise en valeur et la cristallisation des vestiges du castrum du Bas-Châlucet (cl.M.H) dégagés lors de 9 campagnes de fouille entre 1998 et 2006 ont rendu nécessaire la réalisation d’une série d’interventions limitées en ampleur dans des zones soit jusqu’ici inaccessibles, soit pour répondre à des questions ponctuelles soulevées par la conduite du projet, enfin, dans un cas, pour pallier la réalisation d’un dégagement de vestiges non prévu.

L’opération a donc été segmentée à la fois dans le temps et dans l’espace. Ce sont ainsi quatre secteurs différents qui ont fait l’objet de reconnaissances par la fouille.

Au sud de la zone étudiée jusqu’ici, un segment de mur de soutènement a pu être dégagé dans le secteur 45 (Bâtiment X). Il s’agit d’une construction destinée à rattraper les importantes différences de niveaux qui existent entre les sols internes de ce bâtiment et ceux situés immédiatement en contre-haut, au sud du bâti­ment V. Ce mur appartient indéniablement aux superstructures du long bâtiment rectangulaire X dont seule la pièce la plus au nord a été fouillée lors des campagnes antérieures.

 

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Le bas castrum restauré

 

C’est justement dans cette dernière pièce du bâtiment X (Secteur 35) que l’on a pu faire quelques observa­tions supplémentaires sur l’architecture et l’organisation stratigraphique de l’entrée de la quatrième salle souter­raine découverte dans cette partie du castrum. Elles mettent en évidence les phases de creusement et d’occupation de la cavité fossilisées par une utilisation de la salle située en avant comme dépotoir au cours de la dernière phase d’occupation des bâtiments (XIVe-début XVe s.) avant son abandon. Les quelques témoins céra­miques recueillis appartiennent à des fragments de vases culinaires gris ou à des vases en pâte orange

(bec ponté), parfois glaçurés. Une penture en fer a également été découverte au niveau de la porte donnant au sud vers la suite du bâtiment X.

La troisième zone ayant fait l’objet d’un sondage est située dans la partie nord du village, au cœur d’un ensemble architectural et fonctionnel organisé autour d’une maison-tour à contreforts (bâtiment IV). Dans ce secteur, l’extrémité d’un mur d’un bâtiment annexe à la maison-tour appartenant à un premier état chrono­logique a été repéré et complète ainsi l’ensemble des vestiges de ce secteur d’habitat (cf.BSR 2006, p.77 et 78, fig., p.78).

Enfin, c’est toute la limite orientale de ce même ensemble d’habitat qui a pu être complètement étudiée (à l’exclusion d’une zone de 5 m de long détruite avant l’intervention archéologique par les travaux de mise en valeur !). Dans ce secteur, marqué initialement par une importante rupture de pente, un mur a pu être identifié de manière discontinue sur toute la longueur de la pente jusqu’au parement interne du mur nord de l’enceinte du castrum. Ce mur, ainsi que celui qui le prolonge vers le sud jusqu’à une ruelle de desserte intérieure au village, marquent une réfection de la clôture de l’habitat organisé autour de la maison-tour IV, fort probablement juste après la création du système d’enceinte qui va modifier nette­ment l’organisation des circulations dans ce secteur au cours du XIVe siècle.

C’est également au cours de cette même phase d’aménagement de l’habitat et de sa mise en fortifica­tion que l’on va édifier un système inédit de rampe d’accès oblique accolée au mur de clôture et permet­tant ainsi la circulation entre la partie basse du village à l’est et la partie supérieure située en terrasse entre le bâtiment IV et le mur d’enceinte.