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 Louignac, La Reynie (Corrèze) 

Julie DUPONCHEL

  

Le site de La Reynie se situe sur la commune de Louignac, à la limite avec le département de la Dordogne. La parcelle qui a fait l'objet de l'étude est située sur une légère éminence, sur une ligne de crête. Elle est longée par un ancien chemin reliant les hameaux de La Reynie Haute et La Reynie Basse (figurant sur le cadastre du XIXe siècle). A cet endroit, affleurent , une demi-douzaine de cuves creusées dans le grès local.

Dès 1923, un habitant de la commune signale l'existence de deux sépultures gallo-romaines à Marius Vazeilles. Mais ce n'est qu'en 1992 que le site est recensé par le Service Régional de l'Archéologie à l'initiative de J.-L. Couchard, également auteur d'une première étude dans le Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, en 2006. Une nouvelle étude est envisagée par le Pays d'art et d'histoire Vézère Ardoise et le Service Régional de l'Archéologie, en collaboration avec la Communauté de communes du Pays de l'Yssandonnais, propriétaire de la parcelle, la municipalité de Louignac et l'association ArchéA, au cours de l'été 2013 (fig. 01).

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 Equipe de fouille au travail

Les recherches archéologiques sont également le support d'une opération pédagogique à destination d'une dizaine d'adolescents originaires des communes voisines (fig. 02).

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 Stage d'initiation à l'archéologie

La problématique de cette première campagne de sondages archéologiques était double : préciser la nature du site (nécropole du Haut Moyen Age ou carrière de sarcophage) et sa datation.

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Quatre sondages ont été ouvert autour des cuves précédemment observées par J.-L. Couchard sur une superficie d'environ 80 m² (fig. 03). Ils ont permis de dégager cinq cuves de forme trapézoïdale à panneau de tête arrondi et à panneau de pieds droit et deux fragments de cuve, extraits du substrat. Chaque cuve est creusée dans un bloc de grès isolé par des fissures dont la nature anthropique ou naturelle reste à déterminer. Des traces d'outils  (linéaires, punctiformes et carrées) observées sur les parois des blocs pourraient toutefois laissé penser que les blocs étaient destinés à l'extraction. Les observations faites sur la cuve C7 (fig. 04 et 05) vont également dans ce sens : deux de ses parois latérales ont en effet été partiellement taillées.

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La cuve C07, vue générale La cuve C07, vue latérale et traces d'outils

  

Une zone de substrat vierge de cuves mais présentant des caractéristiques proches (traces d'outils, tranchées de 2 à 10 cm de large entre chaque blocs de grès) a également été mise en évidence dans le prolongement des cuves. Elle pourrait correspondre à une première zone d'extraction (fig. 06).

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Sondage 01, vue générale

Aucun mobilier archéologique n'ayant été découvert lors de cette campagne, la datation proposée – entre le VIe siècle et le VIIIe siècle, ne repose que sur la seule étude des cuves et la comparaison typologique1. Cette chronologie se base néanmoins sur un corpus faible (5 cuves) et demande donc à être étayer lors de prochaines campagnes.

A l'issue de cette campagne, la question de la nature du site n'a pu être complètement tranchée. Si l'hypothèse d'une carrière semble étayée par les différentes traces d'outils et les tentatives d'extraction des cuves (notamment les cuves C04, C06 et C07), il n'est pas exclu que celle-ci soit concomitante ou postérieure à l'usage d'un cimetière.

La réalisation de nouveaux sondages en 2014 pourraient apporter de nouvelles et précieuses informations sur la nature et la chronologie de ce site, unique à ce jour dans la région.


  

1 - Comparaison réalisée à partir de l'étude des sarcophages de la Creuse,  publiée par J. Roger et R. Delhoume en 2013 : « L'étude des sarcophages (analyse critique et orientations nouvelles) : une contribution à la question des cimetières du Haut Moyen Age », Aquitania, t. 29, 2013, pp. 239-287.